Au cours de ces dix dernières années, les progrès de l?informatique ont facilité la constitution d?un réseau mondial de communication. Celui-ci transcende les frontières nationales et influe sur la politique des pouvoirs publics et les comportements des individus, surtout des enfants et des jeunes adultes. Ainsi, les images ont toujours été un moyen important dans la représentation, la création et la distribution de la version officielle. Partout dans le monde, les médias participent activement à promouvoir l?image de la femme. Mais, la question qu?on doit se poser est si les médias font une promotion équitable de l?image de la femme, si la femme est bien représentée dans des journaux, des revues et d?autres sources. Aujourd?hui, on constate que la femme est représentée comme une marchandise dans les revues. Bref, le travail des photographes et des reporters a tendance à être subversif, dépassant les bornes de la technologie et le droit dominant de présenter leur version exclusive d?homme de la réalité. Ce travail consiste à faire une observation commentée sur les femmes dans les médias. Pour ce faire, j?ai choisi deux numéros du Paris Match. Dans la première partie du travail, je ferai un constat d?observation concernant la représentation des femmes. En premier lieu, je ferais une description sur les différents types de femmes dans le magazine. En deuxième lieu, je parlerai d?interaction entre les femmes et les hommes. En troisième lieu, je ferai un tableau pour montrer les articles écrits par les femmes journalistes. Mon regard se portera aussi sur les publicités qui sont présentées dans Paris Match Dans la deuxième partie du travail, je ferai une analyse en décrivant tout ce que j?ai constaté. J?ai remarqué que Paris Match met l?emphase sur les photos des femmes et l?accent est mis sur leur façon de s?habiller et de se maquiller entre autres. C?est sûr que je ne peux pas décrire les couleurs de vêtements que toutes les femmes portent. Mais, le constat que j?ai fait est que la majorité des femmes, dans le magazine, portent des vêtements rouges et noirs. Donc, je ferai une analyse de leurs vêtements, de leurs coiffures et les bijoux qu?elles portent. Puis, je parlerai de la nudité de certaines photos de mannequins, qui selon moi, ne sont que dégradation de l?image de la femme actuelle. Je ferai une analyse du travail des femmes journalistes par exemple leurs articles et la position qu?elle occupe entre autres.

Tableau 1

Pages

La famille royale- les femmes provenant de la famille royale

52 ( 15 octobre)

1 photo

60-61

12 photos

94-97

6 photos

72-77 (1er octobre)

12 photos

Page couverture du numéro 1er octobre

1 photo

Comme on peut constater, Paris Match consacre assez des pages à la famille royale, surtout avec des photos des altesses et des princesses. Le magazine nous parle des déboires de ces femmes comme un événement, mais, en fait, au fond les lectrices et lecteurs, selon moi, sont sans doute moins touchés par ceux-ci, car ils ne collent pas à leur réalité. Paris Match ne consacre pas beaucoup d?articles sur des questions aussi vitales que le travail, la santé et l?éducation des femmes. Il y a un article consacré à la santé, mais cet article ne nous renseigne rien sur les femmes.

Exception à la règle, Paris Match du 1er octobre a décrit la vie d?une femme, qui est ni fonctionnaire et ni artiste. Elle est incarcérée parce qu?elle a refusé le droit de visite au père de leur fille. Mais, l?article a été écrit en une demi - page, alors que les articles et les photos des artistes ou de la famille royale occupent des pages.

Tableau 2

Pages

Interaction entre femmes et hommes

 

Numéro du 15 octobre

5

2

60-61

6

54-55

2

56-57

3

78-79

3

90-91

3

98-99

11

109

7

110

2

 

Tableau 3

Pages

Numéro du 1er octobre interaction femmes et hommes

9,10,11,40,42,43,44,46,76,77,102

18

 

On constate que lorsqu?un homme a un rôle économique, la femme est en arrière-plan. Sinon, elle est en avant de l?homme, comme à la page 87 du 15 octobre 1998.

 

Tableau 5 Les femmes journalistes

Page. Numéro du 1er octobre

Les articles écrits par les femmes

Page. Numéro du 15 octobre

Les articles écrits par les femmes

45

La vie d?une femme

44

Article sur l?économie

46

Article sur une cité en france

56

Article sur la vie privée d?une femme

62

Article sur Nathalie, femme incarcérée

61

Famille royale

76

Article sur les arts

64

Article sur le Pape

72

Article sur la famille royale

101

Article sur la société française

95

Article sur Alcatal

105

Article sur l?écologie

101

Article de santé

107

Article sur l?économie

102

Article sur la vie d?artistes

110

Article sur les artistes

   

114

Article sur les artistes

   

113

Article de santé

Aujourd?hui, les femmes journalistes sont plus nombreuses dans les médias qu?auparavant. Mais, si on jette un coup d??il sur le tableau ci-haut, on constate que la majorité des femmes écrivent sur la vie privée des personnes éminentes. Elles écrivent sur les femmes et la vie des femmes provenant de la famille royale, les épouses des ministres, etc. Sur 18 femmes journalistes, il y a seulement 4 qui ont écrit des articles sur d?autres sujets tels que l?économie, l?écologie et la santé. D?ailleurs, ce dernier sujet est écrit par la même journaliste.

Bref, beaucoup d?articles sont consacrés aux femmes dans Paris Match, mais ces articles ne reflètent pas la réalité sociale des femmes en général. Comme dans un de deux numéros du magazine, un reportage est fait sur les femmes au Bangladesh. On constate que le magazine n?a consacré qu?un paragraphe à la description des souffrances quotidiennes auxquelles ces femmes sont confrontées, alors qu?il concède davantage des pages à la vie des princesses et des altesses, qui n?a rien à voir avec la vie réelle des femmes dans divers pays. Par ailleurs, on nous montre trois pages sur les actrices et les mannequins, mais là aussi ce n?est qu?un monde artificiel où le magazine veut faire croire que la situation des femmes dans le monde est des meilleures.

Dans Paris Match c?est de parler de Raquel Welch, de Cindy Crawford, bref tous les grands noms des femmes. Le magazine nous donne ces images à lire. Descendantes obstinées de Pénélope, elles filent. De tous ces fils entremêlés, petits points, moyens points, gros points, naîtra l?image idéelle et idéale de la femme, l?épouse et mère. Ainsi, la vie de vedette telle que racontée dans Paris Match devient siamoise de la littérature de grande consommation. La vie des vedettes est un conte où les médias en fait une histoire sur quoi nous, consommateurs, compterons beaucoup pour nous instruire bêtement. Par exemple, dans un des numéros du magazine, on nous décrit la vie de Nisa Chevement. Elle est l?épouse d?un ministre. Paris Match nous fait voir que sa vie est stable, qu?elle a tout le bonheur, que tout va bien? Mais, ce n?est pas vraiment le cas avec toutes les femmes dans ce monde. Les femmes provenant de la classe moyenne et pauvre n?ont pas la même vie. Donc, l?image de la femme ménagère n?est pas représentée.

Tableau 4

Pages

Nombre de publicités avec les femmes

Numéro du 1er octobre

 

Dernière page

Publicité d?un parfum

12

Publicité de Duscholux

Numéro du 15 octobre

 

13

Publicité d?un restaurant

105

Publicité de jeans

115

Publicité de la revue Photo

La majorité des publicités ne sont faites que de femmes. La preuve en est l?exemple frappant dans le numéro du 15 octobre, où la seule annonce montre un homme pour signifier que le travail est dur. Les autres publicités nous donnent l?impression que ces femmes s?y trouvent pour attirer la clientèle masculine. Pour ce faire tous les moyens sont bons. Je vais en faire la description point par point.

Coiffure : Si la personne est un peu grassette, les cheveux vont être raides et dégradés le long du visage pour enlever l?effet de lourdeur. Puis, on voit que la couleur des cheveux est clarifier pour adoucir le visage. De cette façon, ça rend les petites rondeurs de celui-ci moins frappante que si les cheveux étaient brun foncé ou noir. Si les médias veulent créer l?image de la fille-mannequin angélique, ils emploieront le même procédé afin de rendre le visage des plus tendres. Ensuite, la peignure : s?ils veulent transmettre l?image de la femme supposément décontractée, ils lui laisseront les cheveux détachés.

Pour un effet naturel, de belles boucles. Les cheveux ébouriffés, quant à eux, sont utilisés pour transmettre l?image d?une femme d?une absolue sensualité, fatale, aguichante, provocante, mais surtout axée sur une fougue sexuelle un peu sauvage. Enfin, pour distinguer une femme plus de la haute classe, le magazine lui façonne un chignon avec des boucles retombant de chaque côté du visage : c?est un symbole très utilisé pour les soirées mondaines.

Maquillage : Les médias feront ressortir davantage les yeux et la bouche. Bien souvent, on constate que l??il est agrandi d?un crayon noir pour rendre le regard plus profond, chez les personnalités, ils n?alourdiront pas l??il d?ombres à paupières très foncées, ils allongeront les cils d?un mascara séparant minutieusement chaque cils pour laisser percer l?iris. Mais pour les mannequins, une tendance veut qu?ils barbouillent les yeux de couleurs foncées pour sans doute choquer l??il afin que le lecteur s?y attarde. Le regard se voulant le reflet de l?âme, ils utilisent la puissance de celui-ci pour charmer. Les femmes des magazines auront un regard profond, directement adressé au lecteur, c?est-à-dire, dans l?objectif de l?appareil photo. Pour une dimension plus érotique, les yeux regarderont comme par en-dessous avec un air des plus sérieux. Le maquillage des lèvres est tout aussi important : les lèvres représentent la communication, le baiser, la sensualité? Elles doivent donc être mises en évidence pour attirer le lecteur.

Chez les dames de rang social élevé, le magazine privilégie le rouge neutre classique ( pas trop voyant ) et des teintes d?orange-brun. Pour un effet naturel, il optera plutôt pour des teintes pastelles et pâles ou il peut tout aussi créer une dimension de pureté enfantine. Encore une fois, chez les mannequins, on en voit de toutes les couleurs! La bouche pulpeuse bien tracée d?un crayon à lèvres se remarque beaucoup plus qu?une bouche atténuée par un rose tendre. Le fard à joues est une illusion d?ombres et de lumières. Ainsi, pour amincir un visage, il utilise du blanc sur les joues et met une couleur plus foncée en-dessous pour les creuser. Bien sûr, le magazine camoufle rides et toutes formes d?imperfections à l?aide de fond de teint. Ce qui fait que les femmes gardent leur image de jeune peau fraîche, rosée comme un teint de pêche.

Bijoux : La mode n?est pas vraiment au port de toute sa collection de bijoux. Elle axe davantage sur les bijoux qui feront toute la différence ou qui agrémenteront une zone trop dénudée. Par exemple, si la poitrine est trop dégagée, une personne mieux en chair portera un collier particulièrement petit tandis que la personne plus mince en arbora un plus large afin d?établir un équilibre, du moins du point de vue optique. Si la valeur du bijou est exceptionnelle, la photo sera possiblement en gros plan pour qu?on puisse en voir les détails. Les boucles d?oreilles ont d?autres barèmes. Si le magazine veut donner une apparence douce d?une femme bien mise qui sait se tenir en société et qui ne prend pas trop de place, discrète, il l?ornera de petites boucles délicates, mais raffinées. Si par contre, la femme a du caractère, elles seront plus grosses, plus brillantes.

Vêtements : C?est sans doute le plus important des éléments du " marketing " de la femme. Tout d?abord, il faut distinguer les couleurs : rouge et noir. Les femmes, dans les médias en sont majoritairement vêtues. Le rouge est le symbole de l?amour, de la passion, de la colère, de la sexualité? Il est utilisé pour donner l?impression d?une femme séduisante et ça en frappe l??il. À la manière d?un message subliminal, elle a pour conséquence d?attirer les hommes comme un instinct animal. Elle représente une sexualité en pleine puissance. Le noir, de son côté, est le symbole du mystère, de l?élégance? Il façonne soit l?image d?une femme de caractère, soit l?image conventionnelle de la distinction. Le noir a aussi la propriété d?amincir les rondeurs.

Les médias misent beaucoup sur la sexualité, la jeunesse et la minceur de la femme. Ensuite, vient la taille des vêtements. La mode est extrémiste : autant chez les garçons on a vu des vêtements portés volontairement trop grands, autant chez les filles on en a vu franchement trop serrés comme s?ils appartenaient à leurs jeunes s?urs. Le modèle donné aux adolescentes commencent très tôt à leur promouvoir la séduction. Le " trop serré " est resté et s?est répandu sur une large échelle d?âge. Les genres petites camisoles, laissant souvent paraître les bretelles de soutien-gorge avec soit une mini-jupe, soit avec un pantalon moulant, envahissent les pages du magazine.

J?ai constaté que le magazine, Paris Match, met l?accent sur les atouts sexuels de la femme : les seins, la courbe des reins, les jambes et littéralement le sexe. Évidemment, les seins sont priorisés : il faut qu?ils aient l?air ferme, bien ronds et de préférences gros. La même technique se répète : le stéréotype de la femme blonde, avec des gros seins et maigre comme un clou. Les mannequins se sont fait refaire les seins pour la plupart, car le magazine doit représenter la perfection du modèle que les femmes seraient supposer vouloir atteindre. Il veut créer un besoin de référence et de comparaison.

La pose : Façonnée pour transmettre et suscitée des émotions, ambiance ou réactions, elle est non négligeable. Afin de ne pas donner l?effet d?images successives plates, le magazine place le corps de la femme à l?angle de 45 degrés. S?il la fait regarder de face, le magazine deviendra vite monotone, il cherche à le dynamiser et à créer un " semblant " de trois dimensions. De plus, cela permet de mettre en évidence les formes bien dessinées des mannequins en l?occurence. Quelques fois, on a l?impression que la femme se dirigeait à un endroit précis quand soudain elle fut interpellée par le lecteur puisqu?elle le regarde droit dans ses yeux. Le magazine insiste, chez les mannequins, sur une pose plus sensuelle, érotique. Dans cet optique, il publie des photos de la femme étalée sur un sofa les jambes en l?air, il la fait se pencher par en avant pour simuler des images sexuelles dans l?imaginaire du lecteur.

Nudité : Il y a beaucoup de nudité dans les magazines, surtout français. On a qu?à prendre le Cosmopolitan et on se demande s?il concourt avec des revues comme Playboy. Mais dans l?échantillon que j?ai choisi, le Paris Match, on constate que presque à chaque numéro, il faut qu?il y ait des images dénudées de la femme, plus particulièrement les seins. En Europe, les femmes se promènent volontiers seins nus sur les plages et cette impudeur se reflète dans les médias.

Que ce soit dans la publicité de crème pour la peau, de yogourt à faible teneur en matières grasses, de pantalons, de voitures, de revues, de restaurant ou de souliers sous prétexte qu?ils habillent, on y voit des femmes qui livrent leur corps en marchandises comme un produit de consommation. Donc, la femme est un outil de vente, de persuasion et de séduction. Rarement, on y voit des publicités de sous-vêtements masculins. En revanche, la lingerie féminine remplit bon nombre de pages. Il n?est pas étonnant qu?on puisse y examiner le détail de la moindre dentelle tellement la photo cible de près le soutien-gorge. On y voit aussi plusieurs filles à moitié nues et c?est sans doute pour faire allusion aux fantasmes masculins, car ce n?est pas très courant, dans la vie " normale " de voir des filles qui se déshabillent ensemble et qui semblent avoir bien du plaisir puisqu?elles ont le sourire fendu jusqu?aux oreilles. D?ailleurs, pour les publicités de serviettes hygiéniques ou de tampons, les femmes paraissent heureuses comme si c?était la plus belle journée de leur vie et elles font toutes sortes d?activités qu?en tant normal elles ne feraient peut-être même pas. Le magazine ne veut pas briser l?image de la femme parfaite et avec qui tout semble aller bien. La réalité de la femme maussade, fatiguée et moins pétillante de fraîcheur serait trop pénible à montrer. Ce ne serait pas compétitif! La femme doit toujours renvoyer une image d?une beauté parfaite d?une sexualité insatiable et d?une jeunesse sans lendemain.

Dans les deux numéros du Paris Match, j?ai constaté qu?il y a de l?interaction entre des femmes jeunes et des femmes âgées. Si je prend l?exemple de l?actrice Raquel Welch et de sa fille, on voit que le photographe a rajeuni celle-ci et que l?apparence de ces femmes plus âgées a été transformée pour rentrer dans le standard acceptable de la mode. Ainsi, dans cette image, on a une fausse idée de la relation mère-fille, car elle nous donne plutôt l?impression d?une relation de lesbianisme.

Le Paris Match est surtout axé sur des soirées mondaines, sur les femmes de rang social élevé ( la famille royale entre autres ), sur les vedettes et un engouement fort pour ce qui est américain. Le magazine produit souvent des articles pour essayer de rehausser l?image de la femme en employant sa réussite professionnelle. Mais comme le démontre le reportage sur Ines Sastre, on voit qu?elle est tout souriante, qu?elle est relaxe et qu?elle tient une cigarette dans sa main. On peut bien se demander si elle fait la promotion de cigarettes auprès des femmes, comme si c?était le symbole de la réussite. Au fond, elle est top modèle et elle est soumise aux mêmes règles que toutes les autres femmes utilisées dans les médias. La femme est représentée comme un jouet dans le magazine. On voit ces mannequins posant fièrement tout nues. Ceci n?est pas la vraie image de la femme. On pourrait dire que ces femmes décrites dans Paris Match sont comme une goutte d?eau dans l?océan, car, selon moi, les autres femmes dans le monde ne sont pas heureuses comme elles. Encore une fois, les médias ne nous donnent pas un aperçu de l?image de la femme type.

Si on prend en considération les adjectifs ou les mots écrits pour représenter les mannequins ou les actrices, on verra qu?elles ne sont considérées que comme un jeu sexuel :

  1. La sensualité incarnée. Elle ouvre la porte, et le sexe est là.
  2. La séduction faite femme, mais elle voudrait plus : qu?on l?écoute.
  3. La vivacité, le charme, elle entre dans la pièce et vous souriez.

Ces expressions à l?égard de la femme sont accompagnées par des photos nues des mannequins et des actrices. Jamais trouvra-t-on d?article et d?images dégradants pour les hommes. Donc, on voit que les médias exploitent les femmes et celles-ci ne sont que des purs jouets.

Paris Match c?est aussi faire la connaissance des femmes journalistes telles que : Elizabeth Cavelet, Isabelle Leouffre, Caroline Pigozzi,Valérie, Josée Legrand, etc. On constate que la structure du magazine est la même que celle qui caractérise l?organisation du travail dirigée par l?homme : qu?il s?agisse d?un quotidien, d?un périodique, d?un magazine, elle se refait toujours suivant le même schéma; un schéma pyramidal qui structure tout le monde du travail. Les fonctions les moins qualifiées, les plus répétitives et les plus monotones reviennent aux femmes qui se retrouvent au bas de la pyramide. C?est désormais devenu un refrain, mais il est utile de le répéter et surtout de chercher à en comprendre les origines. Plus le travail se spécialise et se professionnalise, plus il devient signe de pouvoir et s?éloigne des femmes. La femme journaliste vit une situation particulière et ambiguë : en effet, le rôle qui lui est dévolue enferme en lui-même la double condition d?oppression commune à toutes les femmes et de semblant de privilège pour être admise dans le monde des hommes et par conséquent au pouvoir.

C?est un fait incontestable : dans notre société, le métier de journaliste apporte prestige et reconnaissance. Pour l?extérieur, le monde des journaux est un véritable paradis et le journaliste, qu?il soit envoyé spécial ou simple chroniqueur, apparaît comme un personnage important, toujours quelqu?un de privilégié. Mais nous savons bien que la réalité est différente; sur le plan économique notamment, les avancements et l?appartenance à un autre organe, modifient sensiblement la rétribution des journalistes dont l?éventail des salaires est très large. Il en va de même pour ce qui est du prestige, du nom, de la valeur marchande : un journaliste n?est jamais considéré comme égal à l?autre. Pour toutes ces raisons et surtout parce que le secteur de l?information n?échappe pas aux règles qui régissent l?organisation du travail, le désir de concurrence est la première qualité requise pour un bon journaliste. L?individualisme, le carriérisme, l?absence de scrupules et les vexations lui sont étroitement liés.

Ceci dit, dans Paris Match, on constate qu?il y a une bonne partie des articles écrits par des femmes. Mais, la place accordée à ces femmes journalistes est différente comparée à celle des hommes. Il y a certes, une femme qui est envoyée spéciale, une autre qui travaille dans la rédaction en tant que chef, mais cela est insuffisante. Jetons un coup d??il sur les articles écrits par ces femmes. Sur 18 articles écrits parelle, seulement deux ont rédigés des articles sur l?économie et une sur l?écologie. Les autres rédactrices se sont contentés d?écrire sur les arts, la vie des artistes et sur la famille royale.

Certes, on constate que dans Paris Match, les femmes sont maintenant plus nombreuses à faire carrière dans le secteur de la communication, mais rares sont celles qui occupent des postes au niveau de la prise de décisions, ou qui font partie de conseils d?administration ou d?organes influant sur la politique des médias. On remarque que les postes d?éditeur, de rédacteur en chef et de directeur artistique sont exclusivement occupés par des hommes, le sommaire, lui, est tour à tour signé par des collaborateurs et collaboratrices.

En ayant eu l??il observateur pendant tout mon travail, je ne peux qu?avoir une opinion; c?est qu?il est temps de mettre un terme à la diffusion d?images négatives et dégradantes de la femme au foyer au moyen des différents supports - électronique, imprimé, visuel ou auditif, utilisés par les médias. Les organes de presse de la plupart des pays ne donnent pas une représentation équilibrée de la diversité de la vie des femmes et de leur contribution à la société dans un monde en pleine évolution.

En outre, les produits des médias qui ont un caractère dégradant et pornographique ont aussi des conséquences néfastes pour les femmes et leur participation à la société. Les programmes qui renforcent les rôles traditionnels des femmes peuvent aussi avoir un effet limitatif. La tendance mondiale au consumérisme a crée un climat dans lequel la publicité présente souvent les femmes essentiellement comme des consommatrices, et les fillettes et les femmes de tous âges sont la cible de messages publicitaires contestables. De plus, l?effet se répercute aussi chez le sexe opposé. Celui-ci a tendance à considérer la femme comme un objet de convoitise.

L?analyse du Paris Match révèle très peu de couverture aux vrais enjeux. Le problème, avec ce magazine, réside dans l?hypertrophie des sujets légers par rapport aux articles de fond. Quand un magazine place la beauté physique au c?ur des ses préoccupations, il ne laisse aucun doute sur sa vision des femmes et sur ses priorités. Il rate, ainsi, une belle occasion de travailler à sa propre cause : celle de ses lectrices. En outre, il ne livre pas la marchandise.

Le fait de tout ramener à l?actualité escamote des problèmes fondamentaux auquels les femmes sont confrontées. L?inégalité des sexes, le taux plus élevé d,analphabétisation, la non-reconnaissance du rôle économique des femmes dans la société, la discrimination sociale, les conditions inhumaines de travail où l?on perd sa vie à la gagner : voilà des sujets que la presse passe sous silence. Il y a l?absence quasi totale des vrais problèmes des femmes.

On ne doit pas oublier que le développement d?un pays n?est pas seulement économique. Les images véhiculées sur les femmes par les médias ont une répercussion concrète sur le développement. Si tous les problèmes des femmes sont escamotés ou banalisés, si les femmes ne se sentent pas reconnues comme personne à part entière dans le traitement que leur accordent les médias, comment seront-elles capables de prendre la place qui leur revient dans la société même si, sur papier, il y a égalité des sexes?

En conclusion, cette recherche m?a permis de constater que les médias projettent une image féminine peu reluisante. Même si les femmes accèdent davantage à des postes plus élevés qu?auparavant, beaucoup reste à faire pour redonner une image plus réaliste et plus positive de la femme, maillon indispensable de développement sociétal. Il ne faudrait pas que les magazines, à l?instar de Paris Match, continuent de privilégier la couverture des femmes provenant de la classe royale ou bourgeoise, mais s?attardent aussi à couvrir les activités de la majorité qui croupissent sous le poids d?une misère sans bornes, des femmes " ordinaires ". Si j?imagine que je remplace les femmes par des hommes dans les deux numéros du magazine que j?ai observés, je ne les lirais même pas. C?est dire l?impact que ça peut avoir!